🎄 Fêtes et addiction : tenir, contrôler, anesthésier… ou traverser autrement
- Alexandrine Boileau
- il y a 7 jours
- 4 min de lecture
Les fêtes de fin d’année sont souvent présentées comme une parenthèse joyeuse, un temps de rassemblement et de célébration. Pourtant, pour de nombreuses personnes qui souffrent d’addictions — qu’il s’agisse d’alcool, de substances ou d’addictions comportementales — cette période peut devenir particulièrement éprouvante.
Pourquoi ? Parce qu’elle concentre tout à la fois : les émotions, les attentes sociales, la fatigue accumulée, les souvenirs, les tentations, et parfois une pression implicite à aller bien.
🧠 Quand les fêtes amplifient ce qui est déjà fragile
Les addictions ne se résument jamais à un produit ou à un comportement.
Elles sont souvent des tentatives de régulation face à une intensité intérieure difficile à contenir : stress, anxiété, vide, tristesse, surcharge émotionnelle.
Pendant les fêtes, cette intensité peut être décuplée. Les repères changent, les rythmes sont bouleversés, les sollicitations sociales augmentent, et les occasions de consommer — ou de replonger dans des automatismes connus — deviennent plus fréquentes.
Pour certaines personnes, l’addiction permet alors de tenir, de s’anesthésier, de garder le contrôle, au moins temporairement. Ce n’est pas un manque de volonté : c’est souvent une réponse à un trop-plein.
🌿 Mon vécu : l'anorexie mentale sévère, et ce que ça m’a appris
Lorsque je repense aux fêtes de fin d’année à l’époque où je souffrais de troubles du comportement alimentaire, ce qui me revient en premier n’est pas uniquement la question de la nourriture.
C’est cette tension intérieure permanente. Cette sensation de devoir gérer, anticiper, contrôler, pour ne pas être submergée.
À l’extérieur, tout semblait normal. À l’intérieur, c’était souvent chaotique. Je ressentais à la fois l’envie de partager, de profiter, d’être pleinement présente… et une peur profonde de perdre pied.
Avec le recul, je réalise que ce que je vivais dépasse largement les TCA. Aujourd’hui, pour les personnes que j’accompagne et qui souffrent d’addictions à l’alcool, à des substances ou à certains comportements, je retrouve ces mêmes mécanismes : l’ambivalence, le besoin de tenir coûte que coûte, la solitude intérieure, même entouré·e.
⚖️ L’ambivalence : vouloir et redouter en même temps
Les fêtes mettent souvent en lumière une ambivalence difficile à porter :vouloir participer et redouter ce que cela implique, avoir envie de lien tout en craignant l’exposition, souhaiter lâcher prise tout en s’accrochant à ce qui sécurise.
Cette ambivalence n’est pas un signe de faiblesse.
Elle témoigne au contraire d’un conflit intérieur entre différentes parts de soi, toutes animées par une intention de protection.
🤍 Quand “lâcher prise” devient une injonction de trop
Dans le discours social, les fêtes sont souvent associées à l’idée de plaisir, de convivialité, de lâcher-prise. Or, pour une personne en difficulté avec une addiction, cette injonction peut devenir violente.
Lâcher prise n’est possible que lorsque le système nerveux se sent suffisamment en sécurité. Sinon, le contrôle, l’évitement ou l’anesthésie restent les seules options perçues comme accessibles.
À l’époque, j’aurais aimé entendre que je n’étais pas en train d’échouer, mais simplement en train de faire comme je pouvais avec les ressources dont je disposais.
🌱 Un jour après l’autre, sans héroïsme
Il est possible qu’un jour, les fêtes deviennent plus simples. Il est possible que les moments partagés redeviennent une source de plaisir, ou au moins de neutralité.
Mais cela ne se force pas.
Pour beaucoup, le chemin passe par des petits pas :traverser une soirée, poser une limite, s’autoriser à partir plus tôt, ou simplement reconnaître que cette période est difficile.
Un jour après l’autre, c’est déjà beaucoup.
🌊 Retrouver la sécurité avant la liberté
Dans l’accompagnement que je propose aujourd’hui, l’enjeu n’est jamais d’arrêter, de contrôler ou de réussir les fêtes. Il s’agit avant tout de restaurer un sentiment de sécurité intérieure.
Lorsque le corps et le cerveau se sentent moins menacés, lorsque l’intensité émotionnelle diminue, alors d’autres choix deviennent progressivement possibles. Pas parce qu’on se force, mais parce qu’on se sent un peu plus libre.
🌟 Pour celles et ceux qui traversent les fêtes avec une addiction
Si cette période est compliquée pour toi, sache que tu n’es ni faible, ni en retard, ni incapable. Tu es une personne qui fait de son mieux avec ce qu’elle porte.
Les fêtes passeront. Ce que tu construis en profondeur — la compréhension de ton fonctionnement, le respect de ton rythme, la régulation émotionnelle — restera.
Et oui, un jour, les moments partagés pourront être plus doux.
En attendant, un jour après l’autre est déjà suffisant.
🌱 Être accompagné·e pendant cette période
Traverser les fêtes lorsqu’on souffre de troubles du comportement alimentaire et plus largement d'addiction peut raviver des tensions profondes, parfois anciennes. Il n’est pas toujours possible de s’appuyer uniquement sur ses ressources internes, et cela n’a rien d’anormal.
Être accompagné·e, c’est avant tout ne plus rester seul·e avec ce qui se joue à l’intérieur, pouvoir déposer ses peurs, son ambivalence, ses doutes, sans avoir à se justifier ni à se conformer à des attentes extérieures. C’est aussi se donner la possibilité de mieux comprendre son fonctionnement, d’apaiser progressivement le système nerveux, et de retrouver, à son rythme, plus de sécurité intérieure.
Chez NeuroMoov, j’accompagne les personnes qui souffrent de troubles du comportement alimentaire dans une approche respectueuse, non jugeante et centrée sur la personne. L’accompagnement que je propose s’inscrit dans une démarche de soutien et de régulation, avec le neurofeedback dynamique, en complément d’un suivi médical lorsqu’il est possible.
Les séances de Neurofeedback Dynamique NeurOptimal® se déroulent en présentiel à Nantes –
L’objectif n’est pas d’aller “mieux” rapidement, mais de cheminer pas à pas, un jour après l’autre, vers plus de douceur, de stabilité et de liberté intérieure.
Si cette période semble trop lourde à porter seul·e, il est possible d’être accompagné·e, ici, là où vous en êtes aujourd’hui.
📍 Nantes – Quartier Sainte-Thérèse
💻 Séances de Neurofeedback Dynamique au cabinet, à domicile ou en entreprise 🤝 Accompagnement en présentiel ou en visio
📅 Prendre rendez-vous : www.neuromoov.fr/book-online Prenez soin de vous, Alexandrine Boileau 🌻
Commentaires